Il s’agit de la Mobylette de mon père, plus exactement une Motoconfort modèle AU65, il l’utilisait pour aller à son travail dans les années 60, puis à mes 15 ans je l’ai transformée pour m’en servir à mon tour c’était en 1975 et je décidais de lui mettre une selle biplace et des cales pieds passagers et de lui refaire la peinture pour lui donner une allure plus moderne pour l’époque.
Je l’ai utilisée à la campagne pendant 3 années jusqu’à ce que je passe mon permis en 1978.
Elle était remisée au sous-sol de la maison de campagne jusqu’à ce que je fasse mon service militaire en 1980 où je l’ai remise en route pour aller à la base et faire coursier dans Paris et sa banlieue pendant mes journées libres pour me faire un peu d’argent pour me payer mes sorties.
Puis de nouveau elle fût remisée au sous-sol chez mes parents pendant de longues années, mon fils la faisait tourner de temps en temps dans le terrain, puis elle ne voulait plus démarrer car le réservoir était rouillé à l’intérieur et les paillettes de rouilles bouchaient sans cesse le carburateur et de nouveau elle connût une longue période d’inactivité.
En Mars 2011, après avoir restaurer 2 remorques Michelin et un Solex 3800S en Auvergne je décidais de lui redonner vie et surtout de la remettre totalement identique à l’origine, comme mon père l’avait connue le jour de son achat.
La première chose à faire était de la refaire démarrer pour s’assurer que le moteur n’était pas bloqué et que tout fonctionne correctement avant le grand démontage.
On remarque la seringue scotchée au réservoir pour alimenter directement le moteur car l’essence dans le réservoir était pleine d’impuretés.
Une fois que le moteur s’est remis à marcher j’ai tout démonté pour le travail de restauration mécanique et peinture en ayant la certitude que s’il y a une panne au remontage c’est qu’il y a eu un oubli quelque part.
Démontage du moteur pour changer tous les joints, les roulements de vilebrequin (après 50 ans c’est pas du luxe), faire un microbillage de toutes les pièces extérieures pour leur redonner l’éclat du neuf, et faire un bilan de santé de toutes les pièces.
Après nettoyage, j’ai changé les segments, les vis platinées et le condensateur d’allumage.
Le remontage peut commencer en graissant bien les parties mobiles.
Maintenant que le moteur a retrouvé fière allure je continue le démontage.
Les roues étaient bien défraîchies, je prends donc la décision de tout dérayonner afin de polir les moyeux et de refaire faire le chrome des jantes.
Je rassemble donc toutes les pièces qui ont le chrome à refaire pour les donner :
Il y a les jantes, le bouchon de sonnette, le tour du phare, les joues de réservoir achetées d’occasion car je les avais changées à l’époque et le pot d’échappement.
Voilà le résultat final :
Le chrome des jantes refait, les moyeux repolis et révisés j’ai racheté des rayons neufs et je peux maintenant remonter les roues :
Le rayonnage des roues achevé j’ai acheté des pneus à flans blancs et remonté avec fond de jantes et chambres à air neufs:
J’ai fait faire un Nickelage chimique sur la visserie et quelques pièces :
Ensuite j’ai démonté les parties du cadre et commencé le ponçage des éléments de carrosserie :
Après décapage je remonte à blanc afin de m’assurer que les éléments sont bien ajustés et je détords les parties qui forcent au montage.
Un collègue de travail m’a donné un porte bagage que je n’avais plus aussi !
Le garde boue arrière a besoin d’une réparation car il est déchiré à un endroit, je l’ai donc ressoudé, mastiqué et poncé :
Un fois le tout réparé et décapé, le réservoir est traité à l’intérieur pour supprimer la rouille et il est enduit d’Araldite diluée dans de l’Acétone pour l’assurer d’une couche protectrice qui résiste au carburant.
Le traitement des pièces avec un apprêt phosphatant puis une couche d’apprêt normal et le ponçage fin avant peinture peut être fait :
La couche finale avec de la peinture Polyuréthane double composants de la teinte Motobécane avant 1961 de chez Sprido peut être appliquée :
J’ai acheté une selle monoplace pour remettre cette Mobylette comme à l’origine :
Le remontage de l’ensemble peut commencer :
Le feu rouge a été remplacé car l’ancien n’y était plus !
Tout reprend sa place comme au premier jour !
Une plaque d’immatriculation est prévue car la législation le demande maintenant!
La voici terminée avec ses carters remontés :
Cette brave Mobylette reprend du service et tourne comme une horloge, je roule avec pour aller aux rendez-vous mensuels des clubs de véhicules anciens de mon secteur et elle attire le regard des passants qui se remémorent de bons souvenirs lorsqu’ils avaient la même quand ils étaient jeunes comme ils disent !